"Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages"
Le Président de la France réhabilite les chasses dans ses domaines, enfin ceux des Français, faut bien s'amuser un peu entre gens de bonne compagnie !
Et là, pas moyen de rater le gibier, il est conditionné : pas de syndicats, pas de parti d'opposition, pas de révolutionnaire.
Il est aussi facile de tuer un faiusan anesthésié qu'un fonctionnaire harcelé.
«Petit déjeuner à 8 h 30, café-croissant autour d'un brasero entre deux traques, déjeuner, vin chaud lors de la présentation du tableau, arrivée des gardes républicains avec flambeaux, avant que le château ne s'allume: le dîner est servi. Pour épater la galerie, Charon n'est pas du genre à lésiner. Il s'apprête à commander des trousses brodées en guise de souvenirs pour ces dames.» a confié à L'Express, Pierre Charon, le grand organisateur de ces fêtes de cour qui confie également : "Quand les biches sont trop nombreuses, on organise une battue supplémentaire."
En janvier, Roselyne Bachelot était au nombre des invités.
Selon "Rue89" :
«Vendredi dernier, se tenait à Chambord une chasse présidentielle organisée par le conseiller et ami du président Pierre Charon pour les 30 invités et leurs épouses. Pierre Charon a réintroduit la présentation du tableau de chasse avec garde républicain en grande tenue et flambeau à la main. Tout ça bien sûr, dans la confidentialité et l'opacité la plus totale. On ne sait pas combien ça coûte. Le contribuable n'a pas le droit de savoir qui est invité.»
La Fondation Brigitte Bardot confirme l'information :
«La Fondation Brigitte Bardot, par la voix de sa Présidente, ne peut laisser sous silence une telle absurdité et s'adresse au Président de la République ci-dessous.
»
Thomas Legrand, sur France Inter s'exprime également sur ce sujet :
«Ce qui est plus désolant c’est que Pierre Charon assume tout à fait (il le dit dans l’Express de cette semaine) d’en faire un instrument de réseau, de rencontre entre grands du pays. Sont invités des préfets, des ministres, des patrons du Cac 40, des diplomates et des grands flics aussi. On dit que Martin Bouygues, Serge Dassault, l’ancien procureur Yves Bot, le sans doute futur membre du conseil constitutionnel Michel Charasse y ont tirés quelques gibiers récemment. On s’y promet des rosettes, des pistons, des prébendes, des marchés…On y fomente des trahisons, des alliances…après avoir descendu un vieux faisan qui n’avait sans doute jamais volé avant d’être lâché fort opportunément devant les calibres de cette nouvelle noblesse bling-bling. Le but avoué est de créer des « obligés de l’Elysée ». Vous-vous souvenez de vos cours d’histoire ? La nuit du 4 aout, c’était pour abolir le privilège de la chasse réservée aux nobles. Les chasses présidentielles réhabilitées, avec le retour de ce protocole à plumeau, sécurisés par des gendarmes réquisitionnés pour l’occasion, c’est un peu plus qu’anecdotique parce que cela traduit une façon de faire de la politique. La politique des réseaux, des amitiés hauts placées, des mélanges public/privé, grosses fortunes, grosses responsabilités d’Etat. Les chasses présidentielles sont aux antipodes de ce que suggérait la campagne du candidat Sarkozy et tout simplement aux antipodes de notre époque.»